mardi 19 juillet 2011

Savez-vous pourquoi la RDC n’organise jamais le Recensement de sa Population ?

Le représentant résident de l'UNFPA, Richard Dackam et le professeur Barthélemy Kalambayi CP:Zaïna Kere-Kere
La RDC est l’unique pays Africain à n’avoir pas organisé jusqu’ici le Recensement général de sa population et de son habitat depuis plus d’un quart de siècle. Alors que la décision pour comptabiliser  l’effectif de ses populations date de l’année 2000. Le dernier recensement général de la population et de l’habitat en RDC remonte à 1984. Toutes les  dernières données  glanées sur l’ensemble de ce gigantesque pays, à la taille d’un continent avec environ  une superficie de 2.345. 409 Km² sont rangées dans les tiroirs de l’Institut National de la Statistique, Ins, dans la commune de Limete à Kinshasa. « Prions le ciel pour que toutes les données, notamment les 90% d’exemplaires d’enquêtes non encore dépouillés, stockés  dans un magasin ne partent pas en fumé en cas d’incendie. Car les résultats du dernier recensement publié sont seulement de 10% », a révélé Barthélemy Kalambayi, Professeur  à l’Université de Kinshasa, Unikin , au département de démographie, au cours d’un point de presse sur la campagne ...
« Un monde de 7 milliards d’habitants, une opportunité et des défis », lancée par le représentant résident du Fond des Nations-Unies pour la Population, Unfpa. 
Le professeur Barthélemy Kalambayi affirme que toutes les estimations projetées sans recensement sont fausse CP:Zaïna Kere-Kere
Répondant à une question des journalistes sur la volonté politique d’organiser le recensement général de la population, le démographe Barthélemy Kalambayi note une ignorance à un certain niveau des décideurs politiques. «  Mort dans l’âme, je vous avoue qu’un ministre dont je tais le nom m’avait demandé pourquoi je m’échine à militer pour l’organisation du recensement général de la population en RDC ? Je lui ai fait part de mes inquiétudes et de mes craintes sur le manque d’indicateurs pouvant aider les gouvernants à mieux élaborer les stratégies et politiques nationales sociales pour atteindre les objectifs du millénaires…Grande était ma surprise lorsque le ministre m’a avoué ceci : Le recensement n’est pas constitutionnel, mais les élections Si ! ». La facture totale du recensement s’élève à 172.000.000$(cent septante deux millions de dollars américains). Le gouvernement  Congolais n’a pas encore réussi à allouer jusque là la moitié de l’argent qu’il faut pour amorcer les travaux de la cartographie. Pour ces derniers, il faut environ 30.000.000$(trente millions de dollars américains), a informé le représentant  de l’Unfpa en RDC, Richard Dackam. Et d’ajouter : « L problème de la RDC demeure la régression organisationnelle des services de l’état civil de la population.  Il y ‘a un réel déficit au niveau de la mise à jour des données sur l’état civil et de la conservation de toutes les différentes données sur la naissance, le mariage, la jeunesse, le décès etc … », a remarqué Richard Dackam.  « Ce n’est qu’en Afrique où les gouvernements des pays posent le problème d’argent ou financier pour organiser le recensement général de la population et de l’habitat. La RDC a un problème des priorités des ressources financières capitalisées. Le pays privilégie les élections, ce qui est tout à fait normal », a-t-il relativisé. 
D’après le représentant de l’Unfpa en RDC Richard Dackam qui se réfère aux estimations des experts et aux projections démographiques des Nations-Unies, la population mondiale atteindra l’effectif de 7 milliards d’habitants le 31 Octobre 2011. « Un monde de 7 milliards d’habitants est à la fois une grande opportunité et un immense défi.», a –t-il indiqué. En RDC, ces défis sont énormes et lourds. Les données disponibles indiquent un taux de mortalité maternelle de 1.100% décès pour 100.000 (cent mile) naissances vivantes, l’un des niveaux les plus élevés au monde, d’après Richard Dackam. « L’indice synthétique de fécondité estimé à 6,3 en RDC est plus élevé que la moyenne africaine. L’utilisation des méthodes de planification familiale est faible  soi environ 5,4% et les besoins de la population Congolaise en planification familiale sont énormes », a –t-il constaté. 
Le représentant de l'Unfpa en RDC devant les étudiants du département de démographie CP:Zaïna Kere-Kere
Le gouvernement Congolais actuel ou la prochaine législature doit focaliser ses énergies et s’étaler  sur la réduction de la mortalité et la fécondité pour mettre fin au cycle des inégalités. Parce que chaque seconde  il y ‘a 4 naissance et 2 décès infantile en RDC, a indiqué Richard Dackam. 
La population de la RDC est passée de 15 millions en 1960, date de l’indépendance, à 31 millions en 1984 lors de l’unique recensement général de la population, et à un  nombre estimé à 67,8 millions d’habitants en 2010. Le taux d’accroissement annuel est de 3,1%. C’est une population en majeure partie constituée des jeunes de moins de 25 ans soit 66,6%. L’indice synthétique de fécondité estimé à 6, 3 est l’un des plus élevés d’Afrique. Près d’un quart des adolescents (24%) ont déjà commencé leur vie féconde : près de 19% ont déjà eu, au moins, un enfant et 5% sont enceintes d’un premier enfant. Le taux de prévalence contraceptive est de 5,4%. 
L'auditoire était également composé d'éminents professeurs de l'Unikin CP:Zaïna Kere-Kere
Le taux de mortalité infantile et juvénile s’élève à 148 pour mille. L’espérance de vie à la naissance est estimée à 45 ans. La majorité des Congolais 71% vit avec moins d’un dollars américain par jour, selon les données disponibles du Programme de l’Onu pour le Développement. Le chômage frappe 90% de la population active qui se retrouve dans le secteur informel pour assurer la survie ; le chômage généralisé, la faiblesse du revenu et la précarité frappent surtout les femmes et les jeunes. 
A côté du représentant de l'Unfpa, le ministre de l'ESU de la RDC,Mashako Mamba et le recteur de l'Unikin CP:Z.K
Le taux de mortalité infantile et juvénile varie de 184 pour mille chez les plus pauvres à 97 pour mille chez les plus riches. Quelle que soit la composante de la mortalité des enfants (néo-natale, post-néonatale, infantile ou juvénile), les niveaux sont nettement plus élevés pour les enfants vivant dans les ménages les plus pauvres que ceux des ménages les plus riches. L’indice synthétique de fécondité varie de 7,4 chez les plus pauvres à 4,2 chez les plus riches.  




Un auditoire complexe....CP:Zaïna Kere-Kere

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