Fin révision fichier électoral en RDC : L'ombre du"Scénario Ivoirien"

Les bureaux d’enregistrements des électeurs ont fermé leurs portes à Kinshasa. La  Commission électorale Nationale Indépendante, Ceni, a mis fin ce dimanche aux opérations de révision du fichier électoral sur l’ensemble du territoire national de la République Démocratique du Congo, RDC. A Kinshasa, où un sursis d’environ douze jours avait été accordé aux potentiels électeurs retardataires, que n’avons-nous pas constaté ?…Chaque futur candidat s’est approprié « Le travail pédagogique de vulgarisation et de sensibilisation électorale », alors que la tâche demeure une exclusivité de la Ceni. 

Une file impatiente devant un bureau d'enregistrement à Kinshasa CP: DR

Les observateurs avaient du mal à avaler et comprendre cette situation. On se demandait si le pays était enclin ou engagé dans la campagne électorale ou si la RDC n’était qu’à l’étape de l’opération de révision du fichier électoral. Les banderoles des futurs candidats en disaient long sur la précampagne électorale : « Moi député X invite ou convie les Habitants de la commune de Kalamu, à se faire enrôler massivement pour les prochaines élections ». Sur les chaines des radios et télévisions, le spectacle était indigeste. Chaque femme et homme politique a récupéré intelligemment et malignement la situation. Occasion pour les connus et moins connus de se mesurer sur la scène publique et politique. Quelle aubaine ! L’enregistrement se faisait tambour battant. Fanfares, sifflets, danses, folklores ont accompagné les futurs candidats dans les bureaux d’enregistrements. On a senti sans bras de fer une manipulation et une instrumentalisation des populations et de certaines institutions, notamment l'Observatoire des Médias, Omec et la Haute Autorité des Médias, Ham qui doit se muer au Conseil Supérieurs de l’Audiovisuel et de la Communication, Csac. 

Cette suspicion et ce manque de confiance à l’égard de la Ceni font craindre. Craindre quoi ? On ignore et on n’arrive pas à trouver le mot juste pour le dire clairement. Peut être le syndrome Ivoirien…En avant goût, ce sont les échauffourées que l’on assisté avant-hier entre les policiers et les partisans de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Udps devant le bâtiment administratif de la Ceni. Bilan : Une voiture endommagée et un tué –par mort naturel, selon le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende-. 

Déjà, le changement opéré au niveau de la cartographie du pays à travers le découpage territorial, n’est pas insérer avec loyauté dans le logiciel informatique de travail de la Ceni. Le programme informatique n’inclut pas toutes les cités et villages qui existent en RDC. Pourtant au niveau du Ministère des Affaires Étrangères de la République, tous les documents tiennent compte de la nouvelle ou future cartographie territoriale et ne suppriment pas les cités et villages. Les cartes du Ministère des Affaires Étrangères orientent par contre un demandeur de passeport ignorant le découpage….A la Ceni, le vice-président du bureau de l'organisation des votes, Jacques Djoli a affirmé sur  plusieurs chaînes de télévisions : "Nous sommes conscients des difficultés qu'il y a eu, mais nous sommes déterminés à aller de l'avant". Phrase du vice-président de la Ceni  dans un film de la Mission de l'Onu pour la Stabilisation du Congo, Monusco, qui se félicitait du bilan de l'opération de révision du fichier électoral dans la province de Bandundu.  L’ombre de la contestation des résultats plane comme l’épée de Damoclès en RDC.  Est-ce des arrière-pensées ? Peut être vrai ou faux…Mais une chose est sure, ces arrières pensées, que je voudrais bien appelées « analyses politiques » que nous avons fait, sont simplement dictées par l’angoisse et les incertitudes quant à l’avenir et au devenir tant individuel que collectif des Congolais. Il est important de prévenir ces tensions qui peuvent enclencher le scénario de la Côte d’Ivoire. Mon œil ! C’est mon point de vue !