vendredi 8 février 2013

La France entre en guerre au Mali contre les Jihadistes par Jean-Pierre Campagne


Un soldat Français devant un char,  cagoulé en tête de mort. Crédit Photo: Issouf Sanogo 
Témoignage émouvant d’un Malien lors des affrontements entre troupes Françaises et rebelles Islamistes
Par Jean-Pierre CAMPAGNE

BAMAKO, 17 jan 2013 - "J'arrosais mes arbres dans la cour quand le premier bombardement a éclaté. J'ai lâché mes deux seaux et je suis rentré à la maison", raconte Sidi. Samedi 12 janvier, midi: l'aviation française commençait à pilonner les islamistes à Gao, dans le nord du Mali.
Sidi, journaliste, rencontré à Bamako, requiert l'anonymat. Preuve s'il en était besoin, que, même chassés de Gao par l'offensive aérienne française, les islamistes restent redoutés par la population de cette ville du nord du Mali.
"Ils ont visé la direction régionale des douanes, le quartier général d'Ansar Dine dans Gao. La maison tremblait, j'entendais tout, j'habite à 400 m", poursuit Sidi.
Gao est l'une des principales villes du nord du Mali, tombées il y a neuf mois aux mains de groupes islamistes armés, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao).
Les bombardements ont duré une heure. "Des passages d'avion, Ansar Dine réplique, puis dix minutes de calme, et un autre passage, et ainsi de suite".
Sidi, sa femme et leur enfant de 7 ans restent terrés chez eux, ils ne sortent qu'en fin d'après-midi, bien après la fin des bombardements, "car les islamistes tiraient en l'air".