Célestin Mulumba à gauche et son invité André Foko, un économiste CP: Jean-Claude Bode |
Zaïna Kere-Kere : Qu’est ce qui vous motive dans votre métier ?
Célestin Mulumba : C’est vraiment l’envie de partir loin, l’envie de voir le monde, de l’écouter et de raconter ou restituer aux autres les âges d’or de l’histoire du Congo et du monde. C’est un besoin vital de bouleverser la vie. C’est aussi une occasion de me mesurer, de mettre mes nerfs à l’épreuve, de voir ce qu’il y ‘a en moi de peur d’être emporter par le découragement. C’est un défi de soi-même mais surtout ça reste un bonheur. Le bonheur de partager les témoignages avec les autres quelque soit leur rang ou niveau social.A gauche Célestin Mulumba interrogeant André Foko auditeur Financier et Zaïna Kere-Kere à droite CP: JCBode |
Z . K : Depuis quand êtes vous journaliste-animateur ?
Célestin Mulumba : D’abord c’est un métier de rêve. J’aime ce que je fais puisque j’ai travaille avec ma conviction. Quand ? Depuis mon jeune âge pour imiter les grands journalistes, je me mettais devant le miroir et répétais et mouvements ou gestes…(Rire)Mais tout commence, disons-le, ensuite en 1996 avec l’affaire « Ramazani Baya », Actuellement Sénateur au Parlement autrefois ancien Ambassadeur du Zaïre (Actuel RDC) en France impliqué dans la mort par accident de circulation de deux enfants Français à Paris. Alors les interventions du journaliste Kibambi Shintwa, aujourd’hui confrère doublé de patron de Numerica TV et Tropicana Fm, sur cette affaire m’ont beaucoup fasciné. Je me suis dit : « Je dois devenir comme cet homme ou faire comme lui ». C’est le leitmotiv. En 1997 j’ai décidé de m’inscrire au Centre Professionnel d’Encadrement en Audiovisuel en RDC. En 1998 j’ai sollicité un stage de perfectionnement à la radio Catholique de Kinshasa, Radio Elykya. Après cet apprentissage de 6 mois j’ai été retenu collaborateur dans cette chaîne jusqu’en 2003, année à laquelle j’ai été engagé à la Radio « Malebo Broadcast Channel », MBC. En même temps je poursuivais mes études à l’Université de Kinshasa, Unikin. Je suis passé aussi à la Radio « Liberté Kinshasa », Ralik. Et le destin m’a finalement conduit aux côtés d’un grand, celui qui m’a toujours fasciné,Jean-Pierre Kibambi Shintwa. C’est en Juillet 2007 que j’ai intégré le groupe de presse « Numerica Tv et Tropicana Fm », un rêve qui se réalise après 10 ans. Je travaille donc aux côtés de ce grand personnage de la télévision Congolaise. Au sein de l’entreprise j’assure la tâche d’attaché aux programmes à la radio. Je suis animateur, producteur et présentateur d’émissions à la télévision et reporter.
Z.K : Le coupage, ça vous dit quelque chose ?
C.M : C’est un phénomène et une pratique humiliante, ridicule. Ça nous déshonore et rabaisse le pays. Cette pratique consiste à prendre une somme d’argent en guise de collation, en retour le journaliste rédige l’article ou publie le reportage qui, dans la plupart des cas va dans un sens plus favorable pour l’intéressé. Plus la somme est élevé, plus l’article ou le reportage est élogieux. Cette pratique bien ancrée dans les mœurs fait que le journaliste Congolais demeure plus plongé à la recherche non pas des informations mais plutôt des personnes qui peuvent lui donner ce ‘’coupage’’. Raison pour laquelle moi je me suis engagé dans des émissions à caractère social. Je fais des émissions pour éduquer la masse, les communautés de base en vue du changement de mentalités. Je tend le micro aux populations Congolaises. Vous comprenez directement que je ne reçois pas des ‘’coupages’’ (Rire communicatif). Servir les pauvres, les démunis, c’est ma mission. (Sourire).Z . K : Que comptez-vous faire dans les années à venir ?
C. M : Le bien-être de l’Africain en général et du Congolais en particulier dépend de la prise de conscience de l’élite. Il faut combler le fossé qui se creuse chaque jour entre les nations développées et pauvres, entre la vie sociale des politiques et le quotidien des citoyens. La fracture aujourd’hui n’est pas seulement numérique. Elle est dans les domaines vitaux tels la santé, culture, l’éducation et la gestion de la cité. Je compte mettre en place des centres de perfectionnement pour les professionnels de la Santé (Health City), implanter des centres de protection infantile et maternelle pour les populations vulnérables de villes et campagnes. Je pense aussi à mettre en place des foyers sociaux pour apprentissage de métiers aux populations. Et comme la culture est souvent relayée au second plan dans mon pays, la création d’une école culturelle pour l’apprentissage de diverses cultures que l’on retrouve en RDC. Je rêve de créer une grande maison de production pour la réalisation des documentaires en vue de promouvoir la culture congolaise. Et le grand rêve, c’est de mettre en place une chaîne de télévision. Mais pour y parvenir il faut l’appui des partenaires. Z . K : Qu’est ce qui nourrie vos craintes dans l’exercice de votre métier ?
C.M : C’est un métier qui demande beaucoup d’efforts physique et psychologique. On ne se sent pas en parfaite sécurité dans notre pays qui tente de consolider et raffermir sa démocratie. Au-delà de cette crainte, les journalistes sont mal payés, même sous-payé en RDC. Parfois ils sont à la merci des influences financières de certains hommes politiques puisque la justice est quasi-inexistante. Vous comprenez que c’est dans ce climat qu’on travaille…Un climat qui ne vous favorise et ne vous facilite pas…et comment justement percer ou accomplir ses plus beaux rêves sans moyens financiers ? Voilà !Z.K : Merci Célestin d’avoir accepté notre invitation.
C.M : C’est plutôt moi qui vous remercie.
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