mardi 1 novembre 2011

Mimitha Ngwana est morte après son accouchement


L’animatrice Congolaise, est décédée de manière floue en République Démocratique du Congo, RDC, d’où elle était en maternité. Mimitha Ngwana, 34 ans, animatrice de l’émission « Matin 7 » sur la chaîne de télévision « Télé 7 » est a passé le fusil à droite le 22 Octobre 2011, tout juste une semaine après un accouchement à l’Hôpital « Saint-Joseph » de Kinshasa. 
Aucune femme ne doit perdre la vie après l'accouchement. CP: DR
Selon les sources hospitalières, « Sa mort aurait été causée par des complications liées à la grossesse ». Le nouveau né, une fille, qui était sous observation dans  une couveuse a succombé deux jours après sa naissance. La cérémonie d’inhumation a été diffusée par une cinquantaine de chaînes de télévisions présentes dans la capitale congolaise, Kinshasa. 
Des collègues évoquent avec nostalgie son souvenir « Deux semaines avant l’accouchement, elle présentait des signes de gonflement. Sa figure, ses mains et pieds étaient très gonflés que j’ai lui-même lancé une petite blague du genre [Tu es devenue joufflue comme une grosse poupée] ».  
« Si la jeune femme animatrice avait suivi le CPN, cela aurait permis aux médecins d’éviter le pire  puisque ces-derniers n’avaient aucune fiche de la patiente, la fiche CPN qui pouvait leur permettre d’en savoir plus sur l’évolution de la grossesse quelques heures avant l’accouchement », a confiée une accoucheuse qui a requis l’anonymat. 
Albert Lenge est médecin à l’Ecole de Santé Publique de la ville de Kinshasa. Nous l’avons contacté pour des explications sur la CPN. « Lorsqu’une femme devient grosse, sa première visite prénatale ou examen clinique doit être réalisé avant la quinzième semaine d’aménorrhée, c’est-à-dire avant l’interruption du flux mensuel », explique Albert Lenge. Et d’ajouter : « Les patientes oublient ou ignorent que le passé gynécologique et obstétrique est aussi un facteur déterminant  concernant l’évolution de la grossesse.  Selon Albert Lenge, la CPN du premier trimestre est indispensable pour la prévention des risques maternels. Car, elle permet de surveiller la grossesse.
 Au Sénégal par exemple, les décideurs politiques appuient l’initiative des « Badjène » « Badjene Gokh » qui veut dire littéralement en wolof (l'une des langues nationales) la « Tante paternelle » pour aider les femmes à aller aux CPN, question de réduire le taux de mortalité maternelle et d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Les Badjènes sont des femmes qui ont été référées grâce à leurs conseils et rôle dans la société traditionnelle.  Leur rôle est d'accompagner les femmes pour les consultations prénatales et post natales, lors de l'accouchement et après la naissance  de leur bébé. 
Donc elles sont des agents communautaires qui ne perçoivent aucune rémunération pour ce qu'elles font. Conséquence,  au Sénégal, très peu de femmes rechignent à se rendre au centre de santé ont réalisé les autorités Sénégalaises. 
D'après le rapport de l'Enquête par Grapes à Indicateurs Multiples, MICS 2011 en RDC, globalement, 87% de femmes de 15-49 ans ayant eu une naissance vivante au cours des deux années précédant l'enquête ont reçu au moins une fois des soins prénatals dispensés par un prestataire qualifié. Parmi les femmes qui ont reçu des soins prénatals, 51% ont effectué un test sanguin, 68% ont vu leur tension artérielle mesurée et 44% leur urine examiné. Un peu plus d'un tiers seulement, c'est-à-dire 37% ont fait les trois examens (sang, urine et tension). 
Par conséquent, Mimitha Ngwana n’est qu’un cas, parmi des milliers des femmes qui meurent dans l’anonymat à Kinshasa ou dans n’importe quelle province de la RDC.
 

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