« La corruption continue à gangrener tous les domaines de la vie en RDC ». Soutenait un observateur averti de la scène politique congolaise il y a quelques jours. La campagne électorale débutera le 28 Octobre 2011. Mais certains candidats s'adonnent déjà au jeux de promesses électorales. Ainsi il n'est pas difficile de remarquer des actes de corruption, de tricherie, de manipulation, de détournement des deniers publics.
Pour le congolais moyen celui communément appelé "le petit peuple", il faut répondre à ses attentes. Les populations Congolaises ne rêve que d’une meilleure redistribution des richesses du pays. La bataille sera rude. Les Congolais veulent voir et croire en un projet de société qui tienne compte des réalités locales. Un pays qui regorge des richesses énorme. Comme en témoigne ces propos extraits du Secrétaire de la Ceal, l'Abbé Ambroise Mutshembe, paru dans le magazine Renaitre n° 3-4 d’Avril 2011 "Au cours de la préparation de l’atelier, il m’est arrivé de me surprendre en train de penser à cet enfant qui, en retard à l’école, disait à son camarade : ‘’pressons-nous, nous sommes en retard ; le gardien de l’école ne nous ouvrira pas" et qui s’entendait répondre : "Ne t’en fais pas. J’ai de l’argent. J’en donnerai au gardien et il nous ouvrira".
De même un brillant étudiant, qui considérait que toutes les ouvertures étaient bouchées puisqu’il n’avait personne pour le pistonner, refusait de passer un test à l’embauche : "C’est inutile que je me présente. Je sais que d’avance qu’on me rejettera. Les frères, les sœurs, les amis et les enfants des organisateurs qui ne peuvent même pas m’égaler seront automatiquement retenus. Le test n’est qu’une formalité légale". Il m’est aussi revenu à l’esprit cette déclaration d’un citoyen apparemment désabusé qui répétait à qui voulait l’entendre : ‘’Je n’irai pas voter. Tout est joué à l’avance !’’.
Ces trois assertions sont révélatrices d’une société minée, dans ses fondements, par la corruption, le favoritisme et la tricherie. L’argent et la corruption font ouvrir les portes. Le bon travail ne garantit plus la réussite. L’accès aux emplois publics et aux circuits de formation devient tributaire de son appartenance et non de ses compétences. Du coup, personne ne fait plus confiance à personne. Corrompu, le policier perd son identité d’agent de l’ordre. Il devient agent du désordre et se confond de ce fait avec ceux-là même qu’il est censé corriger. Corrompu, le ministre perd sa qualité d’excellence. Il n’excelle plus en rien et tombe dans l’anonymat du « on ». Sa parole n’est plus audible, puisque, comme tout le monde, il murmure. Il n’a plus rien à dire. Corrompu, un parlementaire n’est plus honorable. Il n’est plus digne d’être honoré. En perdant le sens de l’honneur, il perd sa personnalité. Il n’est plus ce qu’on attend de lui et on n’attend plus rien de lui. Bien que légalement investi, il perd toute légitimité.
Aussi légale qu’elle puisse paraître, une élection entachée de corruption condamne à l’illégitimité le choix opéré. Il faut donc non seulement la conformité à la loi, mais qu’elle ait aussi pour fondement la justice et l’équité. Tel est le soubassement sémantique du titre de ce cinquième atelier national des acteurs politiques catholiques : « Lutte corruption ; de la légalité de l’élection à la légitimité du choix »(…) Le libre déploiement de la concurrence politique entre les différents acteurs de la vie publique dans un état de droit démocratique débouche sur l’alternance en politique démocratique. C’est en quelque sorte l’examen de passage obligé de toute société qui se veut démocratique. Car, il est de l’essence même de la démocratie que la rotation se fasse aux commandes de l’Etat. Nul parti, encore moins un individu, ne peut prétendre détenir indéfiniment ‘’la vérité’’.
L’alternance doit être non seulement permise, mais aussi rendue obligatoire à travers des principes constitutionnels qui devraient interdire toute réélection à la magistrature suprême au-delà d’un certains nombre de mandats. En effet, si au lendemain d’une élection, ‘’les perdants ont des chances et l’espoir de redevenir des gagnants avant les calendes grecques, ils prendront mieux leur mal en patience. Si leur défaite à une élection ne leur interdit pas, même pendant la période où ils sont dans la minorité, d’être vainqueurs dans d’autres élections, cette diversification des enjeux leur permet de s’en remettre au principe d’alternance’’.
C’est là, je pense, une des clefs pour des élections apaisées et apaisant. Chacun y trouve son compte, même dans la défaite, puisque libres, transparentes et démocratiques avec, la cerise sur le gâteau, l’espoir de gagner par la suite. La conséquence que j’en tire, je l’emprunte à Jean Pliya, universitaire et homme politique chrétien du Bénin : ‘’On peut faire les campagnes électorales les plus virulentes, se bagarrer tant qu’on veut ; lorsque ceux qui ont gagné accèdent au pouvoir il ne sera plus permis de mener contre eux des actions subversives, de recourir à des moyens illégaux ou violents pour se soustraire à l’autorité’’.
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