Sur la grève, Lily et Henriette rassemblant des pierres CP: Zaïna Kere-Kere |
Henriette Lobo est l’ainée d’une famille de sept enfants. Agée seulement de 11 ans, elle fait montre d’une grande grandeur d’esprit. Ses journées commencent en générale à 7h40 du matin. Elle rejoint sa mère sur la carrière Lokolela au quartier Kinsuka-pêcheur dans la commune de Mont-Ngafula. Ici il y a une mine d’or non loin du fleuve Congo. Ici, une centaine de femmes, enfants et jeunes s’adonnent à la démolition des rochers. « Chaque jour on loue un pousseur afin qu’il se charge du transport de ces grosses pierres. Chaque chariot lui donne droit à 5.000 Francs-Congolais (environs 5$). C’est un travail délicat parce qu’il faut remonter la pente de cette petite colline que l’on aperçoit », nous raconte-t-elle d’un air sérieux.
Pour une raison de fierté, Lily et Henriette ont refusé une photographie rapprochée d'elles CP:Zaïna Kere-Kere |
« Ce que je gagne par jour me permet de nourrir, mes cinq enfants et trois neveux ainsi que ma femme », révèle tout essoufflée, Foulet Mbenga. La mère d’Henriette, Lily Mambilé, la trentaine révolue, a une grande expérience dans le métier. Elle a initiée sa fillette pour maximiser les recettes. Mais Henriette et sa mère, ont préféré exercer leur activité sur le bord du fleuve pour prévenir le danger.
Ces rocs finiront tous par être transformer par une pierraille CP: Zaïna Kere-Kere |
« Le courant du fleuve est très puissant. Régulièrement, la marée surprend tout le monde. Maman et moi ne pouvons pas prendre le risque de nous exposer », ajoute la petite Henriette. Assise à même le sol, Henriette et sa mère nous donnent une image positive du métier de casseur de pierre. La fillette n’a tout juste qu’un mois d’expérience, « Il faudrait trois jours pour transformer un chariot des cailloux en caillasse. Ma mère m’avait avisé dès le premier jour. Un bon casseur doit porter des cicatrices sur le pouce ou l’index. J’ai vécu cette épreuve, pas plus tard que la semaine dernière, j’avais interrompu ce travail parce que je me suis frappé la pioche sur l’index. J’ai souffert de cette douleur », témoigne Henriette avec un air triste et une voix mélancolique.
Elle n’a pourtant pas d’autres choix pour subsister et subvenir à ses besoins scolaires. « L’argent que gagne ma mère lui permettra de m’acheter le nécessaire pour la rentrée scolaire prévue au mois de Septembre prochain…Comme ça je n’envierai pas mes voisines. C’est pourquoi j’associe mes efforts à ceux de ma mère », explique Henriette. Au-delà des besoins scolaires, l’argent gagner par la petite Henriette et sa maman les permet de joindre les deux bouts.
Henriette incarne le courage, la perspicacité, la volonté et l’envie de réussir qui sont ses leitmotiv quotidien. La petitesse de ses membres et sa silhouette traduisent sa jeunesse et en disent long sur son avenir, car la seule chose qui paye dans la vie, c’est le travail, l’envie et l’amour de ce qu’on fait.
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