Marie Lisenga Bafalikike en tenue traditionnelle CP:Zaïna Kere-Kere |
« Triste est le sort du peuple autochtone en République Démocratique du Congo, RDC», a lancé aujourd’hui la représentante des populations autochtones de la RDC, Marie Lisenga Bafalikike, à l’ouverture des travaux de la conférence nationale sur les droits et le développement des peuples autochtones au Cercle de Kinshasa. Elle a beau mesurer 1,22m. Marie Lisenga Bafalikike s’est effectivement taillée une voie parmi les bantous et a réussi à se faire une place sous le soleil des hommes. « J’ai un diplôme de l’Institut Supérieur Pédagogique, Isp-Gombe de Kinshasa. J’ai fais mes études primaire dans la Province Orientale-au Nord-Ouest de la RDC- et mes humanités secondaires au district de Sankuru dans la province du Kasaï Occidentale-au Centre de la RDC. Aujourd’hui je dispense le cour de français dans mon village, Lisoku, situé dans la collectivité de Buma, territoire de Yahuma, district de Tshopo dans la Province Orientale », raconte Marie.
Avec une expérience de 10 ans dans l’enseignement et la recherche Scientifique, Marie reste très affectée par les préjugés et l’injustice des autres. « Nous sommes les peuples autochtones de la RDC et nous faisons partie de la population active et vulnérables. Nous existons depuis des centaines d’années, sinon des millénaires et sommes sans doute les premiers occupants et gardiens du couvert forestier de la RDC. Nous vivons dans la forêt, dans les conditions d’extrême vulnérabilité, pauvreté, d’ignorance de masse et de marginalisation. Il faut réaliser comment les bantous nous décrivent lorsqu’ils nous aperçoivent : Motoa, Lenda Boaka, Batwa, Mumbote….pour nous diminuer », déclare Marie devant le ministre Congolais de l’Environnement et Conservation de la nature, José Endundo Bononge.
« Nous avons été dépossédé de nos terres ancestrales, avons été forcé d’occuper de nouvel espace où on ne nous reconnait pas le droit de propriété, et sommes finalement sans repère. Alors que nous sommes citoyens Congolais au même titre que les autres. Mais nous pygmées sommes victimes de l’injustice pour des raisons culturelles et historiques », a ajouté Marie Lisenga.
Veuve et mère de quatre enfants, de tous les conférenciers, Marie reste la plus courtisée. Occasion pour la fille du chasseur Bafalikike et de Iyombombo, une pygmée aguerrie à la cueillette, de plaider pour l’amélioration des conditions des vies des autochtones de la RDC.
«Nous vivons dans des conditions médiocres du point de vue de la santé de reproduction où notre espèce et notre catégorie de la population est menacée d’être minoritaire à jamais, et où les femmes ont subi et ont été victimes des viols, des fistules non soignés à cet effet » a-t-elle indiquée d’une voie frêle et émouvante avant de lancer un appel à son peuple.
« Pour mieux se faire entendre, nous populations autochtones de la RDC sommes réunies autour du Réseau de peuple autochtone pour la gestion durable des échos systèmes, Repalef, en vue de sécuriser notamment nos droits fonciers traditionnels dans les concessions agricoles, minières et des aires protégées, de renforcer notre accès à la gestion des ressources naturelles, de promouvoir notre accès à l’éducation, la santé et militer pour notre participation citoyenne dans la gestion durable des forêts et autres ressources naturelles pour des générations actuelles et futures », a t –elle conviée.
Les travaux de la conférence nationale sur les droits et le développement des peuples autochtones se veulent implicites. « Il est surprenant de constater que la plupart des rapports nationaux sur les objectifs du millénaire pour le développement ne font pas état de la situation que vivent les populations autochtones. Il en est de même des stratégies élaborées pour la réduction de la pauvreté. Et nous estimons que la raison majeure est liée à l’absence de la collecte des données et des études fiables et cohérentes permettant de comprendre les besoins spécifiques des peuples autochtones », a noté le représentant assistant de l’unité population au Fond des Nations-Unies pour la Population, Unfpa. Et de conclure : « Nous sommes appeler à nous mobiliser pour développer des stratégies en faveur de la promotion des droits des populations autochtones ».
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