Kinshasa au centre d’un double évènement

L'inspecteur général de la Pnc, C.Bisengimana salut les troupes qui défilent CP:Zaïna Kere-Kere

Pour la première fois depuis sa prise de fonction à la tête de la force Africom en mars dernier, le général américain Carter Ham est venu à la rencontre des autorités Congolaises. A côté de cet évènement, c’est la remise par le nouvel ambassadeur de France à Kinshasa Luc Hallade du matériel de maintien de l’ordre public à la police congolaise. C’est l’Inspecteur Général de la Police, Charles Bisengimana qui a reçu ce don de matériel. Simple coïncidence ou alors hasard du calendrier ? Rien ne l’indique.  Mais ces deux visites ont ceci de particulier que c’est la première fois que ces deux personnalités rendent visite aux autorités de la République Démocratique du Congo (RDC).  Et ils appartiennent tous aux deux principaux alliés occidentaux du Congo démocratique.

Une chose est sûre, la France et les États-Unis ont affirmé  leur volonté de renforcer leur interventions dans le processus de la reforme sécuritaire et la professionnalisation des troupes des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, Fardc et des policiers Congolais. Question d’avoir des élections transparentes et apaisées. Le matériel remis par l’ambassadeur de France était constitué ; des boucliers, des gilets pare-balles entre autre. Matériel remis au Pnc, à l’issue d’une formation de cinq semaines axée sur la gestion des troubles au Centre d’Instruction de la Police, situé dans la commune de Maluku.  Une formation qui a été soutenue par la coopération Française.

« Pour l’avenir de ces 1000 policiers qui vont avoir la lourde charge de gérer l’ordre public pendant tout le processus électoral, dans la capitale, je souhaite qu’une attention particulière soit accordée à leur maintien au sein de leur bataillon, car je sais que les pressions sont fortes pour les détacher ici et là dans des gardes diverses. Or ces unités d’élites doivent rester concentrées sur leurs missions et caractéristiques premières dont la rapidité d’intervention, le professionnalisme, la réactivité et la gestion des manifestations »,  a plaidé Luc Hallade , avant de renchérir : « Le peuple Congolais doit pouvoir compter sur une police républicaine, capable de gérer les troubles et les éventuels dérapages, en respectant la liberté d’exercice de leurs droits par les citoyens et les électeurs(…)La gestion des troubles par la police est donc décisive. Vous êtes là Mesdames, Messieurs les policiers, pour apporter la sérénité, par une réponse graduée et proportionnée aux menaces à l’ordre public ». l’Inspecteur Général de la Pnc, Charles Bisengimana quand à lui pense que « L’acquisition de ces équipements spécifiques ainsi que l’armement non létale va à coup sûr minimiser les risques des dommages collatéraux lors des opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre public, et mettra par conséquent la Pnc à l’abri d’éventuelles critiques de violation des droits de l’homme », a-t-il affirmé. 

Pendant que la France s’occupe de l’instruction des policiers, les États-Unis, se déploie sur le terrain de la formation des officiers des groupements des écoles supérieures militaires de la RDC. « La formation et le développement professionnel constituent le fondement de toute armée professionnelle(…) Notre volonté est d’assurer que nos programmes t nos activités répondent aux besoins exprimés par vos dirigeants militaires et que nous les exécutons tout en soutenant les objectifs de politique étrangère de notre gouvernement », a indiqué le Général Carter F. Ham Commandant du Commandement militaire américain pour l’Afrique. 

En Septembre 2010,  Africom a formé pendant près de huit mois des éléments des Fardc. A l’issue de cette formation,  le bataillon d’infanterie légère a été mis sur pied à Camp Base, dans la périphérie de Kisangani dans le Kasaï Orientale.

En 2006, la France avait apporté un appui technique similaire à la Police nationale Congolaise, a rappelé Luc Hallade. « Nous livrons pour 460.000 Euros d’équipements et attendons dans les prochaines semaines, l’armement non létal, puis un peu plus tard les véhicules qui serviront également à la sécurité générale de la ville, dans le cadre des patrouilles nocturnes effectuées par la Police d’Intervention Rapide, Pir » a ajouté le diplomate français.