mercredi 30 mai 2012

Reporters Sans Frontières se réjouit de la libération de trois journalistes du Congo-Kinshasa

Près de deux semaines après son arrestation, l’animateur de Radio Liberté Kashigwe Binjamin, dit Pilipili Kasai, a été remis en liberté provisoire dans la soirée du 26 mai 2012, selon Reporters Sans Frontières qui affirme ignoré si les poursuites pénales initiées à l’ encontre du Journaliste par la justice militaire sont abandonnées ou maintenues.
Malgré la restitution du matériel de Radio Liberté sur décision de l’auditeur militaire (procureur) en charge de l’affaire, Charles Kibenga, la reprise des émissions de la station est conditionnée par la levée de la suspension temporaire de trois mois ordonnée par le maire de Butembo -situé dans la province du Nord-Kivu-, Théodore Sikuli Uvasaka.
Nous sommes actuellement en pourparlers avec des observateurs et des journalistes, et nous allons apprécier la levée ou non de l’interdiction temporaire d’émettre de la radio”, a indiqué à Reporters sans frontières, le maire de Butembo, Théodore Sikuli Uvasaka, tout en restant évasif sur une date effective.
Nous saluons ces deux gestes de conciliation à l’égard de la profession mais Kashigwe Binjamin reste en sursis. Nous exprimons par ailleurs des réserves quant à l’avenir de la Radio Liberté qui reste suspendue pour trois mois. Au lieu de recourir aux interdictions et aux arrestations, les autorités politiques et militaires de Butembo doivent approfondir le dialogue engagé avec les journalistes afin de trouver une solution à cette situation dangereuse pour la liberté de la presse, dans une région qui a un besoin vital d’informations”, a déclaré dans un communiqué Reporters sans frontières.
Le 13 mai 2012, Radio Liberté a été suspendue sur ordre du maire de Butembo qui l’accusait de transmettre des informations de nature à démoraliser les forces armées. Au même moment, le journaliste Kashigwe Binjamin avait été arrêté à son domicile pour deux interviews qu’il avait menées une semaine plus tôt, dans lesquelles deux chefs militaires rebelles annonçaient la reprise des combats.
Reporters sans frontières se réjouit par ailleurs de la remise en liberté de Sébastien Mulamba et Mbuyi Mukadi, respectivement éditeur et directeur de publication du Kisangani News, le 23 mai dernier. Les deux journalistes poursuivis pour diffamation auront passé quinze jours à la prison centrale de Kisangani.
Le député Alphonse Awenze, impliqué dans l’article de presse litigieux, a finalement retiré sa plainte au profit d’un arrangement à l’amiable.
Si nous sommes bien sûrs satisfaits que les deux journalistes aient retrouvé la liberté, nous tenons à rappeler qu’ils n’auraient jamais du passer un seul jour en prison. Le recours à la privation de liberté pour des délits de presse est une réponse disproportionnée et dangereuse, qui encourage l’intimidation des médias. Nous encourageons les autorités à dépénaliser la diffamation, et les parties à recourir le plus souvent possible à l’autorégulation”, a déclaré l’organisation de défense de droit des journalistes.

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