mercredi 9 mai 2012

RDC; Le nouveau gouvernement de Matata Ponyo a été investi au Parlement

Augustin Matata Ponyo en tête de fil du gouvernement à l'Assemblée nationale CP: Didier Boale
Après 72h de débats et critiques nourries sur le programme d’actions du gouvernement par les députés nationaux à l’Assemblée nationale, au Palais du peuple dans la commune de Lingwala, le nouveau gouvernement de la République Démocratique du Congo, RDC, l’équipe de Matata Ponyo a finalement été investi ce mercredi 9 Mai. L’événement était de taille puisque  les enjeux demeurent considérables et importants pour les populations Congolaises. Celles-ci n’attendent qu’une redistribution équitable de la richesse du pays. Naturel et c’est tout à fait normal qu’Augustin Matata Ponyon Mapon ne réussisse pas à convaincre l’ensemble des députés, même s’il est parvenu à donner tout de même des réponses à plus d’une centaine des questions et préoccupations qui lui avaient été posées. Le fond du texte de son plan d’actions a été scrupuleusement critiqué

non seulement par les députés de l’opposition mais aussi par ceux de la majorité présidentielle. Sur 338 députés ayant pris part à la plénière, 324 ont voté pour et 53 ont voté contre tandis que 11 députés se sont abstenu d’approuver le programme.
Mais au moment du vote, un groupe des députés membres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social-Forces Acquises au changement, Udps-Fac avait boycotté le vote en quittant la salle de plénière. Pour les quelques députés de l’opposition parlementaire, « nous ne pouvons pas accorder un chèque en blanc à Matata Ponyo », ont-ils lâché en quittant la salle. C’est le député Emery Okundji, un député du groupe parlementaire de l’opposition qui avait mis la puce à l’oreille de ses collègues à travers une motion incidentielle qui rejetait la présence dans l’actuel gouvernement d’un Ministère délégué près le 1er ministre en charge des Finances.
Pour Emery Okundji, la mise en place de ce ministère constitue une violation de la constitution. Le nouveau gouvernement est constitué de 26 ministres, 8 vice-ministres et 2 vice-premiers ministres. C’est l’un des gouvernements révisés, affichant beaucoup de nouvelles têtes, avec une taille plus au moins réduite qui puisse accompagner le mandat populaire de Joseph Kabila, réélu le 28 Novembre 2011. Ce qui parait intéressant, c’est que même ceux qui battaient le record de longévité à la tête des ministères ont été virés. Par exemple, Marie-Ange Lukiana, ministre sortant de Genre, Famille et Enfants, Jeanine Mabunda, ministre sortant du Portefeuille, Olivier Kamitatu, ministre sortant du plan, José Endundo, ministre sortant de l’Environnement, Mashako Mamba, ministre sortant de l’Enseignement Supérieur et Universitaire…
Toutefois, 7 anciens ministres du gouvernement Muzito ont été recalés à leur poste. Il s’agit : de Lambert Mende, reconduit au ministère de la Communication et médias mais avec une responsabilité plus large, celle d’initier les Congolais à la citoyenneté, de Raymond Tshibanda reconduit au ministère de la Coopération régionale avec la tâche stratégique de diriger le ministère des Affaires étrangères, de Fridolin Kasweshi reconduit au ministère des Infrastructures, Travaux publics et reconstruction avec la nouvelle mission de diriger le ministère de l’Aménagement du territoire, de Maker Mwangu reconduit au ministère de l’Enseignement Primaire secondaire et professionnel, Epsp et de Martin Kabwelulu reconduit au ministère des Mines, de Richard Muyej reconduit au ministère des relations avec le parlement, de Justin Kalumba reconduit au ministère des Transports. ».
Dans le lot des surprises : Daniel Mukoko Samba, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre sortant, qui hérite du Budget avec rang de vice-Premier ministre et le ministre de la Défense, Alexandre Lubal Tamu, jusque-là moins connu du grand public Congolais.
Le Premier ministre garde la main sur les Finances, avec un ministre délégué, Patrice Kitebi, membre de son cabinet dans le précédent gouvernement.
L’opposition n’a été visiblement exclue dans ce gouvernement. Il y’a deux ministres qui ont autrefois été membres de partis de l’opposition parlementaire : Jean Paul Nemoyato Begepole, ministre de l’Economie et du Commerce, ancien membre de l’Union pour la nation congolaise, UNC, plate-forme de l’opposition politique de Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale destituer alors qu’il présidait pour le compte du PPRD, parti présidentiel, dont il a été pendant plusieurs années, secrétaire général. Jean Paul Nemoyato est actuellement membre du CDC.
Difficile d’affirmer si Rémy Musungayi Bampale, ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises, qui milite au sein de l’Alliance pour le développement et la République, ADR, de François Mwamba, ancien secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo, Mlc, est de l’opposition ou pas. Certains ministères ont été rattachés et d’autres crées notamment : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et Petites et moyennes Entreprises, Infrastructures et Aménagement du territoire/urbanisme/habitant, Médias et Relation avec le Parlement.
Les femmes occupent cinq postes (ministre ou vice-ministre). Par exemple le ministère de la Justice et des Droits humains revient à l’avocate Wivine Mumba Matipa, le ministère de Genre, Famille et Enfant a été confié à une journaliste élue récemment députée nationale, Géneviève Inagosi et Maguy Rwakabuba a été nommée vice-ministre de l’Epsp. Le jeu d’alliances politiques a eu raison sur la formation de ce gouvernement. L’importance et l’influence politique des présidents des formations, partis et regroupements politiques a largement joué sur la représentativité de chaque ministre dans ce gouvernement, même si le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD, proche du président Congolais a plus des ministres.
Le Pprd gère près de 12 ministères, Le Mouvement social pour le renouveau, MSR, vient en deuxième position, vu son poids politique au sein de la majorité a été récompensé par 4 ministères, Le Parti Lumumbiste Unifié, Palu, gère deux ministères, et tous les autres partis, notamment, l’Alliance du renouveau du Congo, Arc, l’Alliance des Forces Démocratique du Congo, Afdc, l’Union des Libéraux Démocrates Congolais, l’Uldc, la Convention des Congolais Unis, Ccu, le Parti pour Action, Pa, l’Union pour le développement du Congo, Udco, le Parti national unifié, Panu, le Parti Démocrate-Chrétien, Pdc, le CAAC, l’ECT, l’Union des Congolaises pour le Progrès, Ucp, la Nouvelle Alliance des Démocrates, Nad, l’Alliance des Démocrates Humanistes, Adh, l’Union des Démocrates pour la Concorde Nationale, Udcn, la Convention des Démocrates Chrétiens, Cdc, ont reçu chacun un ministère .
Tous ces ministres vont-ils se démarquer et marquer la différence ? 24 heures avant l’annonce de son gouvernement, Augustin Matata affirmait dans un point de presse : « Le plus important, c’est l’efficacité, c’est le travail, c’est l’intégrité, c’est la moralité ». Aux lendemains de sa nomination, Matata Ponyo Mapon, avait insisté sur« la rigueur et la discipline par lesquelles toutes les économies des pays développés sont passées (…) pour pouvoir atteindre la performance et le succès. ». Attendons-voir !

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