Augustin Matata Ponyo en tête de fil du gouvernement à l'Assemblée nationale CP: Didier Boale |
Après 72h de débats et critiques nourries
sur le programme d’actions du gouvernement par les députés nationaux à l’Assemblée
nationale, au Palais du peuple dans la commune de Lingwala, le nouveau
gouvernement de la République Démocratique du Congo, RDC, l’équipe de Matata
Ponyo a finalement été investi ce mercredi 9 Mai. L’événement était de taille
puisque les enjeux demeurent
considérables et importants pour les populations Congolaises. Celles-ci n’attendent
qu’une redistribution équitable de la richesse du pays. Naturel et c’est tout à
fait normal qu’Augustin Matata Ponyon Mapon ne réussisse pas à convaincre l’ensemble
des députés, même s’il est parvenu à donner tout de même des réponses à plus d’une
centaine des questions et préoccupations qui lui avaient été posées. Le fond du texte de son plan d’actions a été scrupuleusement critiqué
non seulement par les députés de l’opposition mais aussi par ceux de la majorité présidentielle. Sur 338 députés ayant pris part à la plénière, 324 ont voté pour et 53 ont voté contre tandis que 11 députés se sont abstenu d’approuver le programme.
Mais au
moment du vote, un groupe des députés membres de l’Union pour la Démocratie et
le Progrès social-Forces Acquises au changement, Udps-Fac avait boycotté le vote en quittant la salle de plénière. Pour
les quelques députés de l’opposition parlementaire, « nous ne pouvons pas
accorder un chèque en blanc à Matata Ponyo », ont-ils lâché en quittant la
salle. C’est le député Emery Okundji, un député du groupe parlementaire de l’opposition
qui avait mis la puce à l’oreille de ses collègues à travers une motion
incidentielle qui rejetait la présence dans l’actuel gouvernement d’un Ministère
délégué près le 1er ministre en charge des Finances.
Pour Emery
Okundji, la mise en place de ce ministère constitue une violation de la
constitution. Le nouveau gouvernement est constitué de 26 ministres, 8 vice-ministres
et 2 vice-premiers ministres. C’est l’un des gouvernements révisés, affichant
beaucoup de nouvelles têtes, avec une taille plus au moins réduite qui puisse
accompagner le mandat populaire de Joseph Kabila, réélu le 28 Novembre 2011. Ce
qui parait intéressant, c’est que même ceux qui battaient le record de
longévité à la tête des ministères ont été virés. Par exemple, Marie-Ange
Lukiana, ministre sortant de Genre, Famille et Enfants, Jeanine Mabunda,
ministre sortant du Portefeuille, Olivier Kamitatu, ministre sortant du plan,
José Endundo, ministre sortant de l’Environnement, Mashako Mamba, ministre
sortant de l’Enseignement Supérieur et Universitaire…
Toutefois, 7 anciens ministres du
gouvernement Muzito ont été recalés à leur poste. Il s’agit : de Lambert Mende,
reconduit au ministère de la Communication et médias mais avec une
responsabilité plus large, celle d’initier les Congolais à la citoyenneté, de
Raymond Tshibanda reconduit au ministère de la Coopération régionale avec la
tâche stratégique de diriger le ministère des Affaires étrangères, de Fridolin
Kasweshi reconduit au ministère des Infrastructures, Travaux publics et
reconstruction avec la nouvelle mission de diriger le ministère de
l’Aménagement du territoire, de Maker Mwangu reconduit au ministère de
l’Enseignement Primaire secondaire et professionnel, Epsp et de Martin
Kabwelulu reconduit au ministère des Mines, de Richard Muyej reconduit au
ministère des relations avec le parlement, de Justin Kalumba reconduit au
ministère des Transports. ».
Dans le lot des surprises : Daniel Mukoko Samba,
directeur de cabinet adjoint du Premier ministre sortant, qui hérite du Budget
avec rang de vice-Premier ministre et le ministre de la Défense, Alexandre
Lubal Tamu, jusque-là moins connu du grand public Congolais.
Le Premier
ministre garde la main sur les Finances, avec un ministre délégué, Patrice
Kitebi, membre de son cabinet dans le précédent gouvernement.
L’opposition
n’a été visiblement exclue dans ce gouvernement. Il y’a deux ministres qui ont
autrefois été membres de partis de l’opposition parlementaire : Jean Paul
Nemoyato Begepole, ministre de l’Economie et du Commerce, ancien membre de
l’Union pour la nation congolaise, UNC, plate-forme de l’opposition politique
de Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale destituer alors
qu’il présidait pour le compte du PPRD, parti présidentiel, dont il a été
pendant plusieurs années, secrétaire général. Jean Paul Nemoyato est
actuellement membre du CDC.
Difficile d’affirmer si Rémy Musungayi Bampale, ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises, qui milite au sein de l’Alliance pour le développement et la République, ADR, de François Mwamba, ancien secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo, Mlc, est de l’opposition ou pas. Certains ministères ont été rattachés et d’autres crées notamment : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et Petites et moyennes Entreprises, Infrastructures et Aménagement du territoire/urbanisme/habitant, Médias et Relation avec le Parlement.
Difficile d’affirmer si Rémy Musungayi Bampale, ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises, qui milite au sein de l’Alliance pour le développement et la République, ADR, de François Mwamba, ancien secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo, Mlc, est de l’opposition ou pas. Certains ministères ont été rattachés et d’autres crées notamment : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et Petites et moyennes Entreprises, Infrastructures et Aménagement du territoire/urbanisme/habitant, Médias et Relation avec le Parlement.
Les femmes occupent cinq postes (ministre ou vice-ministre). Par
exemple le ministère de la Justice et des Droits humains revient à l’avocate
Wivine Mumba Matipa, le ministère de Genre, Famille et Enfant a été confié à
une journaliste élue récemment députée nationale, Géneviève Inagosi et Maguy
Rwakabuba a été nommée vice-ministre de l’Epsp. Le jeu d’alliances politiques a
eu raison sur la formation de ce gouvernement. L’importance et l’influence
politique des présidents des formations, partis et regroupements politiques a
largement joué sur la représentativité de chaque ministre dans ce gouvernement,
même si le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD,
proche du président Congolais a plus des ministres.
Le Pprd gère près de 12
ministères, Le Mouvement social pour le renouveau, MSR,
vient en deuxième position, vu son poids politique au sein de la majorité a été
récompensé par 4 ministères, Le Parti Lumumbiste Unifié, Palu,
gère deux ministères, et tous les autres partis, notamment, l’Alliance du
renouveau du Congo, Arc, l’Alliance des Forces Démocratique du Congo, Afdc,
l’Union des Libéraux Démocrates Congolais, l’Uldc, la Convention des Congolais
Unis, Ccu, le Parti pour Action, Pa, l’Union pour le développement du Congo, Udco,
le Parti national unifié, Panu, le Parti Démocrate-Chrétien, Pdc,
le CAAC, l’ECT, l’Union des Congolaises pour le Progrès, Ucp,
la Nouvelle Alliance des Démocrates, Nad, l’Alliance des Démocrates Humanistes, Adh,
l’Union des Démocrates pour la Concorde Nationale, Udcn,
la Convention des Démocrates Chrétiens, Cdc, ont reçu chacun un ministère .
Tous ces ministres vont-ils se démarquer et marquer la différence ? 24
heures avant l’annonce de son gouvernement, Augustin Matata affirmait dans un
point de presse : « Le
plus important, c’est l’efficacité, c’est le travail, c’est l’intégrité, c’est
la moralité ». Aux lendemains de sa nomination, Matata Ponyo Mapon,
avait insisté sur« la
rigueur et la discipline par lesquelles toutes les économies des pays
développés sont passées (…) pour pouvoir atteindre la performance et le succès.
». Attendons-voir !
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