vendredi 19 août 2016

RDC : Les raisons des massacres à Beni au Nord-Kivu


Quelques corps des victimes entassés dans une jeep des Fardc à Beni CP: AFP
La rivière Semliki vers le Graben Beni-Lubero CP: DR

51 personnes ont été tuées à coup des haches et massacrées avec des machettes vers 15h, heure locale le samedi 13 à Mbelu et Rwangoma à Beni, ville de la province du Nord-Kivu située à 70 Km de Kasindi, une cité de la République Démocratique du Congo, frontalière de l’Ouganda. Selon des témoins et membres de la société civile à Beni, les auteurs du crime seraient un groupe de rebelles ADF (Forces démocratiques et alliées). Une partie du massacre avait été effectué à Rwangoma, à quelques kilomètres de la résidence privée du chef de l’Etat Congolais, Joseph Kabila, à Beni.

Depuis ce drame, les communautés congolaises vivant dans les périphéries de Beni fuient leurs habitations. « Les populations qualifient et décrivent d’horreur et d’épouvantable l’atmosphère  qui règne lorsque de Beni à partir de la cité d’Oicha à  Eringeti, au Nord-Est  de la ville de Beni en passant  notamment par les cités de Kisikizi, Mukoko, Kisiki, Kokola,Tungudu, Linzo Sisene et Opira où l’on ne signale aucune présence humaine. Et dans les villages Tenambo, Matombo et Mayi Moya , des témoins remarquent les habitants de ces villages se réfugient dans la brousse une fois la nuit tombée, par peur d’être décimés la nuit. 
Dans toute cette partie de la RDC il n’y a pas du courant électrique. Les villageois vivent dans le noir totale. 18h ou 19h ressemble toujours à minuit sombre à cause de manque du courant électrique dans tous ces villages et différentes cités de Beni. Mardi 16 Août, le premier ministre, Augustin Matata Ponyo et le ministre de l’intérieur et de la sécurité nationale, Evariste Boshab avaient visité les différents lieux du massacre avec les membres du conseil de défense notamment le chef d’état-major général, Didier Etumba. 
Matata Ponyo a avoué se rendre compte de la complexité de la situation. « Je me rends compte sur les lieux que le processus de sécurisation est difficile tout simplement parce que les maisons sont isolées, au milieu de palmeraies de la brousse avec des pistes et que la tâche est donc ardue pour les forces de sécurité », a-t-il justifié. « Nous sommes ici dans une situation où la sécurité ne peut pas être tenue au millimètre près , même avec la police la plus performante , il est très compliqué de gérer ce genre de situation quand, par exemple, quelqu'un se réveille, se met sur un sentier dans la forêt, trouve deux ou trois personnes, leur coupe la tête, les brûle et part », a affirmé Matata Ponyo. Mais avant qu'il puisse terminer son discours, les habitants se sont mis à le huer. « On n'a rien à faire de leur compassion, on nous tue tous les jours ! Des corrompus ! » criait la foule, a constaté un correspondant de www.sangordc.blogspot.com
Les raisons de ces tueries sont à glaner dans les enjeux politiques de l’heure en RDC.  
Augustin Matata Ponyo, premier ministre entouré des Fardc et de certains députés nationaux et ministre de l'Epsp CP: DR
 
Même si le pétrole du Graben de Beni est très convoité, l’opposition Congolaise ne souhaite nullement voir Joseph Kabila, actuel président de la RDC se représenter –même après révision constitutionnelle-i pour diriger une possible  transition après le 20 décembre 2016 ni pour postuler à nouveau lors des de prochaines élections présidentielles actuellement devenu hypothétique.  Pour la tenue des élections après 2016 en RDC, le budget de la Ceni, Commission électorale nationale indépendante, évoque  1,1 milliards de dollars. Montant trois fois supérieur au budget des élections organisées par le regretté Abbé Apollinaire Malu Malu. Pour le cycle électorale 2016-2018, le montant présente une augmentation de près de 57% par rapport au budget de l’élection de 2011. Joseph Kabila, actuel président de la RDC, sachant qu’il a des difficultés pour sortir de l’impasse politique, veut attirer l’attention de la communauté internationale en fabricant un schéma « djihadistes » alors que cela n’est que leurre lorsqu’on considère les différents faits. 
Dans une interview accordée à Numerica Tv, Lambert Mende attribue les massacres de Beni aux djihadistes islamiques. La Monusco, Mission des nations-unies pour la stabilisation de la RDC a mieux cerné toutes ces manœuvres du gouvernement Congolais.  « Sur la forme et même sur le fond, cette approche idéologique apparaît fausse »,  ont réagi les animateurs de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco le 17 août 2016.

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