Richard Dackam, Professeur et Chercheur Camerounais, ancien Représentant UNFPA/RDC CP: Z. Kere-Kere |
Lorsqu’il a pris les commandes de
la représentation du Fonds des Nations-Unies pour la Population, Unfpa, en
République Démocratique du Congo(RDC), personne n’imaginait que Richard Dackam
arriverait à recadrer cette agence du système de l’Onu dont la grande partie
d’activités étaient axées sur les violences sexuelles notamment dans les
provinces de l’Est du Congo Kinshasa de 2003 à 2009. Ma rencontre avec ce chercheur
Camerounais doublé de Professeur était un hasard heureux. C’était tout juste au
lendemain de son entrée en fonction, au cours d’une grande manifestation organisée
par une ong américaine « V-day » -luttant contre les violences
sexuelles faites aux femmes et aux filles- au Grand Hôtel Kinshasa, GHK.
Le Ministère
du Genre, Famille et Enfant et de la fondation « Olive Lembe
Kabila »(OLV), une structure caritative supervisée par l’épouse du
président Congolais, Marie-Olive Lembe ainsi que le Fond des Nations-Unies pour
l’Enfance, Unicef, étaient des partenaires techniques de la manifestation. Ce
jour-là, un échantillon de victimes des violences sexuelles, venues de 11
provinces de la RDC étaient dans la salle. Chacune d’elle avait un témoignage
poignant, déchirant, choquant et horrible sur le drame. Des intervenants se
succédaient devant le lutrin mais aucun d’eux n’a pu livrer des statistiques
fiables sur les violences sexuelles.
Richard Dackam était dans la salle, mêlé
et confondu dans la foule de gens anonymes et connu. Il s’est confié alors à
une des responsables de Communication de l’Unicef, Bibiane, pour solliciter une
courte intervention devant la presse en
aparté. Aucun journaliste n’a manifesté un intérêt à sa proposition, excepté
mon collègue Cameraman et moi. Le désintéressement des autres confrères m’avait
surpris. J’avais tendu mon micro au Représentant de l’Unfpa. Quel n’a pas été
mon étonnement… J’avais réussi à avoir des scoops dans chaque phrase que prononçait Richard Dackam.
Son intervention a permis ce jour-là, à la présentatrice du Journal Télévisé du
média dans lequel j’évolue, de composer son sommaire.
Richard Dackam exposant devant des étudiants de l'Unikin CP: Zaïna Kere-Kere |
J’avais en même temps confié
à Assane Bâ, le chargé de communication de l’Unfpa les heures de diffusion de
l’intervention du Représentant. Assane Bâ m’avait alors, tout confiant, à son
tour, convié d’assister à la présentation officielle à l’Unfpa de Richard
Dackam à la presse. C’est son palmarès éloquent qui m’a ébloui. Richard Dackam
a obtenu son doctorat à l'université de Sorbone en France et il a le certifat de Harvard Business School des Etats-unis, l’une des meilleures universités du monde.
Six mois après son arrivée, Richard Dackam a réussi à remettre les pendules à l’heure en redéfinissant le mandat
de l’Unfpa.
Mieux, sa mission, celle
d’œuvrer en faveur du droit à la santé et de l’égalité des chances de chacun,
femme, homme et enfant, d’offrir son appui à la RDC pour utiliser les données
démographiques dans la formulation des politiques et des programmes visant à
réduire la pauvreté en vue de faire en sorte que chaque grossesse soit désirée,
chaque accouchement soit sans danger, que chacun soit protégé du VIH/Sida et
que toutes les filles et toutes les femmes soient traitées avec dignité et
respect. Et sur le terrain que le Représentant de l’Unfpa a marqué les plus
des points.
Avec des paroles et des actes, Dackam a amené les dirigeants
Congolais et ses populations à prendre conscience de l’importance de
l’organisation du deuxième recensement général de la population et de
l’habitat. Célestin Vunabandi, ministre du Plan, affirmait en Novembre dernier
dans un atelier qui réunissait plus de 200 journalistes au Salon Rouge du
Ministère des Affaires Etrangères : « Le gouvernement procèdera au premier semestre de l’année 2013 à la
première phase du recensement général de la Population ». C’est
Richard Dackam qui a illuminé les lanternes des Congolais sur les enjeux de la
Planification Familiale. Il a, par ses explications, fait comprendre aux
communautés, que la pression démographique en RDC est exposerait à un danger
dans la mesure où les politiques de logement, habitat, sanitaire,
éducationnelle etc…n’ont pas emboitées les pas à l’évolution rapide du nombre
de la population en RDC.
« La
quantité de l’actuel bassin d’eau de la Régie
est disproportionnée au nombre des ménages, parcelles de la ville de Kinshasa
et cela entraine le déséquilibre dans la distribution d’eau. Les nouvelles
quartiers qui sortent des terres à Kinshasa peinent à avoir de l’eau potable.
Et cette réalité reste la même au niveau de la Société nationale Congolaise de
l’Electricité, Snel», disait-il souvent, m’ais-je permis de le résumer.
Avec lui, j’ai réalisé l’importance d’une planification familiale. Une notion
capitale qui nourrit les réflexions des occidentaux dans la préparation de
leurs politiques. En écoutant Dackam, on est fière de dire que l’Afrique a des
hommes à même de transformer le monde positivement par leur intelligence et
sagesse.
J’ai réalisé que ce n’est pas Harvard qui a aiguisé Dackam. C’est lui-même
qui s’est taillé au fil des ans à travers ses différents voyages dans le même.
Lorsqu’il ouvrait la bouche, c’était des flots de connaissances,
d’enseignements…Moi je le plaçais au rang des Vice-présidents de n’importe quel
pays. C’est pourquoi je n’ai pas supporté le traitement qui lui a été un jour
réservé dans une manifestation culturelle à Kinshasa. Mon attitude envers les
organisateurs était mêlée de colère à cause de l’ignorance qu’ils avaient sur
l’homme que j’ai découvert au cours de mes différents reportages sur les
questions des populations…J’avais peur chaque fois qu’un ministre Congolais
incompétent devrait prendre la parole après Richard Dackam.
Souvent le ministre
apparaissait moins sérieux dans ses déclarations…Je sentais l’écart de réflexion,
d’analyse et d’intelligence qui se creusait entre le Représentant de l’Unfpa et
le membre du gouvernement… J’ai eu l’occasion croyez-moi de rencontrer
plusieurs Directeurs pays, représentants des diverses agences du système de
l’Onu. Mais Dackam me donnait l’impression d’être le co-fondateur de l’Unfpa ou
d’avoir été à l’origine de la mise en place de cette agence à l’Onu. Il
incarnait cela. C’est par lui, que j’ai réalisé l’importance ou le rôle du
ministère du Plan entre autre et de l’Institut national de la Statistique. Maintenant
qu’il a pris sa retraite anticipée à l’Unfpa et envisage reprendre son flambeau
de chercheur, je lui souhaite bon vent. Ses recherches aideront sans faute l’Afrique
à aller de l’avant.
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