lundi 14 janvier 2013

Mon journal sur le Professeur Richard Dackam

Richard Dackam, Professeur et Chercheur Camerounais, ancien Représentant UNFPA/RDC CP: Z. Kere-Kere

Lorsqu’il a pris les commandes de la représentation du Fonds des Nations-Unies pour la Population, Unfpa, en République Démocratique du Congo(RDC), personne n’imaginait que Richard Dackam arriverait à recadrer cette agence du système de l’Onu dont la grande partie d’activités étaient axées sur les violences sexuelles notamment dans les provinces de l’Est du Congo Kinshasa de 2003 à 2009. Ma rencontre avec ce chercheur Camerounais doublé de Professeur était un hasard heureux. C’était tout juste au lendemain de son entrée en fonction, au cours d’une grande manifestation organisée par une ong américaine « V-day » -luttant contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles- au Grand Hôtel Kinshasa, GHK.


Le Ministère du Genre, Famille et Enfant et de la fondation « Olive Lembe Kabila »(OLV), une structure caritative supervisée par l’épouse du président Congolais, Marie-Olive Lembe ainsi que le Fond des Nations-Unies pour l’Enfance, Unicef, étaient des partenaires techniques de la manifestation. Ce jour-là, un échantillon de victimes des violences sexuelles, venues de 11 provinces de la RDC étaient dans la salle. Chacune d’elle avait un témoignage poignant, déchirant, choquant et horrible sur le drame. Des intervenants se succédaient devant le lutrin mais aucun d’eux n’a pu livrer des statistiques fiables sur les violences sexuelles.
Richard Dackam était dans la salle, mêlé et confondu dans la foule de gens anonymes et connu. Il s’est confié alors à une des responsables de Communication de l’Unicef, Bibiane, pour solliciter une courte intervention devant  la presse en aparté. Aucun journaliste n’a manifesté un intérêt à sa proposition, excepté mon collègue Cameraman et moi. Le désintéressement des autres confrères m’avait surpris. J’avais tendu mon micro au Représentant de l’Unfpa. Quel n’a pas été mon étonnement… J’avais réussi à avoir des scoops dans  chaque phrase que prononçait Richard Dackam. Son intervention a permis ce jour-là, à la présentatrice du Journal Télévisé du média dans lequel j’évolue, de composer son sommaire.
Richard Dackam exposant devant des étudiants de l'Unikin CP: Zaïna Kere-Kere
J’avais en même temps confié à Assane Bâ, le chargé de communication de l’Unfpa les heures de diffusion de l’intervention du Représentant. Assane Bâ m’avait alors, tout confiant, à son tour, convié d’assister à la présentation officielle à l’Unfpa de Richard Dackam à la presse. C’est son palmarès éloquent qui m’a ébloui. Richard Dackam a obtenu son doctorat à l'université de Sorbone en France et il a le certifat de Harvard Business School des Etats-unis, l’une des meilleures universités du monde. Six mois après son arrivée, Richard Dackam a réussi à remettre les  pendules à l’heure en redéfinissant le mandat de l’Unfpa.
 Mieux, sa mission, celle d’œuvrer en faveur du droit à la santé et de l’égalité des chances de chacun, femme, homme et enfant, d’offrir son appui à la RDC pour utiliser les données démographiques dans la formulation des politiques et des programmes visant à réduire la pauvreté en vue de faire en sorte que chaque grossesse soit désirée, chaque accouchement soit sans danger, que chacun soit protégé du VIH/Sida et que toutes les filles et toutes les femmes soient traitées avec dignité et respect. Et sur le terrain que le Représentant de l’Unfpa a marqué les plus des points.
 Avec des paroles et des actes, Dackam a amené les dirigeants Congolais et ses populations à prendre conscience de l’importance de l’organisation du deuxième recensement général de la population et de l’habitat. Célestin Vunabandi, ministre du Plan, affirmait en Novembre dernier dans un atelier qui réunissait plus de 200 journalistes au Salon Rouge du Ministère des Affaires Etrangères : « Le gouvernement procèdera au premier semestre de l’année 2013 à la première phase du recensement général de la Population ». C’est Richard Dackam qui a illuminé les lanternes des Congolais sur les enjeux de la Planification Familiale. Il a, par ses explications, fait comprendre aux communautés, que la pression démographique en RDC est exposerait à un danger dans la mesure où les politiques de logement, habitat, sanitaire, éducationnelle etc…n’ont pas emboitées les pas à l’évolution rapide du nombre de la population en RDC.
 « La quantité de l’actuel  bassin d’eau de la Régie est disproportionnée au nombre des ménages, parcelles de la ville de Kinshasa et cela entraine le déséquilibre dans la distribution d’eau. Les nouvelles quartiers qui sortent des terres à Kinshasa peinent à avoir de l’eau potable. Et cette réalité reste la même au niveau de la Société nationale Congolaise de l’Electricité, Snel», disait-il souvent, m’ais-je permis de le résumer. Avec lui, j’ai réalisé l’importance d’une planification familiale. Une notion capitale qui nourrit les réflexions des occidentaux dans la préparation de leurs politiques. En écoutant Dackam, on est fière de dire que l’Afrique a des hommes à même de transformer le monde positivement par leur intelligence et sagesse.
 J’ai réalisé que ce n’est pas Harvard qui a aiguisé Dackam. C’est lui-même qui s’est taillé au fil des ans à travers ses différents voyages dans le même. Lorsqu’il ouvrait la bouche, c’était des flots de connaissances, d’enseignements…Moi je le plaçais au rang des Vice-présidents de n’importe quel pays. C’est pourquoi je n’ai pas supporté le traitement qui lui a été un jour réservé dans une manifestation culturelle à Kinshasa. Mon attitude envers les organisateurs était mêlée de colère à cause de l’ignorance qu’ils avaient sur l’homme que j’ai découvert au cours de mes différents reportages sur les questions des populations…J’avais peur chaque fois qu’un ministre Congolais incompétent devrait prendre la parole après Richard Dackam.
 Souvent le ministre apparaissait moins sérieux dans ses déclarations…Je sentais l’écart de réflexion, d’analyse et d’intelligence qui se creusait entre le Représentant de l’Unfpa et le membre du gouvernement… J’ai eu l’occasion croyez-moi de rencontrer plusieurs Directeurs pays, représentants des diverses agences du système de l’Onu. Mais Dackam me donnait l’impression d’être le co-fondateur de l’Unfpa ou d’avoir été à l’origine de la mise en place de cette agence à l’Onu. Il incarnait cela. C’est par lui, que j’ai réalisé l’importance ou le rôle du ministère du Plan entre autre et de l’Institut national de la Statistique. Maintenant qu’il a pris sa retraite anticipée à l’Unfpa et envisage reprendre son flambeau de chercheur, je lui souhaite bon vent. Ses recherches aideront sans faute l’Afrique à aller de l’avant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire demeure d'une importance capitale dans ce sujet. Il va éclairer la lanterne de plus d'un...N'hésiter pas à commenter.