Elle avait en elle la frénésie de
chanter. Marie Misamu, chanteuse Congolaise de gospel s’est éteint le 16
janvier 2016 à l’hôpital sino-congolais dans la commune de Ndj’ili à Kinshasa
de suite d’une maladie non élucidée. Jamais mort d’une star de la musique
Congolaise n’a soulevé une vague de rumeur telle qu’on a pu le constaté avec la
disparition de Marie Misamu. Les réseaux sociaux ont repris à travers
photographies et écrits, ce que la rumeur orale ne cessait d’entretenir pendant
des nombreuses années à Kinshasa. Sur facebook notamment que n’a-t-on pas lu et
vu ? A travers des commentaires, certains utilisateurs Congolais de facebook
ont nourri et élargi le mystère autour de certaines fausses informations liées
à l’artiste décédée Marie Misamu. D’autres, plus sournois, rajoutaient à la
confusion.
Deux photographies de Marie Misamu publié sur le compte de Jean-Bosco Kindomba, pasteur responsable de l'église "Sang-précieux de Jésus-Christ:Temple du grand roi" CP: DR |
Autre temps, autres mœurs réellement. Si il y’a quinze ans en
République Démocratique du Congo(RDC), seules les familles avaient la primeur
d’annoncer le décès de leur proche, aujourd’hui, plusieurs sont scandalisé,
choqué, ému d’apprendre sur facebook la disparition de leurs parents. Sans
redouter la crise d’orthographe qui s’en suit. Car à bien regarder sur
facebook, nombreux d’utilisateurs se camouflent derrières des messages chiffrés
ou codés pour masquer ou cacher leurs lacunes dans la maîtrise de l’orthographe.
Conséquence : le langage codifié a entraîné une hausse de locuteurs
ignorants, victimes de mauvaise orthographe et cela au risque de durer si l’on
n’y prend garde.
On ignore à quel rythme l’orthographe sera bousculé en RDC. Le
changement des règles d’écriture s’est imposé même aux lettrés avec l’avènement
des réseaux sociaux et des nouvelles technologies de la communication notamment
les GSM ou téléphones portables. Revenons au sujet : « Quand facebook
et les autres réseaux sociaux s’en sont pris à Marie Misamu »…l’esprit
critique des lecteurs et utilisateurs s’étaient de plus en plus éveillé
vis-à-vis de la vie de cette regrettée chanteuse de gospel. On ne savait plus
quoi lire et voir beaucoup plus sur facebook, un terrain d’échange où tout est
permis, autorisé et où les normes d'éthique n’existent pas.
Ceux qui tirent la ficelle
pour amplifier la rumeur sont nombreux. Ils sont des acteurs. Et les victimes
dans ce genre d’histoires sont minoritaires. Adelard Obul Okwess enseigne le
journalisme à l’Institut Facultaire des sciences de l’information et de la
communication(Ifascic) à Kinshasa capitale de la RDC. Il s’intéresse aux
transformations sociales. Les abus ou dérives sur les réseaux sociaux sont un
effet de mode, selon Obul Okwess. Nous l’avons rencontré et échangé avec lui
sur cette réalité sociale. "La plupart d'utilisateurs sont des acteurs qui alimentent la rumeur sur facebook ou autres réseaux sociaux. Mais le jour où ces acteurs deviendront des victimes, leur comportement va automatiquement changé. Aujourd'hui c'est un effet de mode, de commenter sans retenue certaines fausses informations comme à l'orale. Cette vague s'arrêtera à coup sûr mais ça prendra bien sûr du temps", a t-il indiqué.
Du vivant, Marie Misamu a été victime de beaucoup de critiques pour son ouverture d'esprit et son caractère sociable CP: DR |
Mais que retenir de la chanteuse RDCongolaise de
gospel sinon sa performance artistique et physique captivante. Marie Misamu
chantait ses angoisses, ses preuves de foi chrétienne, ses doutes ou ses
peines. Misamu avec sa voix avait une liberté d’improvisation musicale et
aisance scénique remarquable et à la limite truculente. A ses débuts, on la
découvrait aux côtés d’un autre chantre décédé, Debaba dans un clip « Seigneur toi qui connait mon âme »
qui a retenu de milliers de téléspectateurs en RDC. Les poussées vocales de la
chanteuse étaient le fait d’une passion qu’elle a nourrit depuis son jeune âge
pour la musique. Au fil des ans, elle a composé avec plusieurs chantres.
Ce
n’était pas facile pour beaucoup de chrétiens ou autres admirateurs de
comprendre sa démarche artistique, surtout quand il fallait apprécier son look
de scène, ses camisoles renflées ou ses jupes amples. Or ses costumes de scènes
délirantes parfois, faisaient d’elle ce qu’elle était. Sa voix grave qu’elle
accordait à l’énergie qui l’animait, la rendait authentique. Unique dans ses
prestations et compositions, Marie Misamu rendait humain avec son sourire, son
jeu scénique. Misamu dans son style musical a réussi à tracé une voix, un
chemin. Un parcours professionnel qui s’est arrêté à 42 ans. Marie n’a pas
franchie toutes les étapes de son extraordinaire aventure musicale. La mort qui
laisse toujours sa confusion devant l’ampleur inattendue de l’événement n’arrêtera
point de surprendre…La musique chrétienne en RDC a perdu une chanteuse au
charme incontournable, pour qui l’improvisation était inné, presqu’une
sinécure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire demeure d'une importance capitale dans ce sujet. Il va éclairer la lanterne de plus d'un...N'hésiter pas à commenter.