samedi 6 février 2016

Mort de la chanteuse de gospel Marie Misamu: Facebook entretient la rumeur en RDC

Elle avait en elle la frénésie de chanter. Marie Misamu, chanteuse Congolaise de gospel s’est éteint le 16 janvier 2016 à l’hôpital sino-congolais dans la commune de Ndj’ili à Kinshasa de suite d’une maladie non élucidée. Jamais mort d’une star de la musique Congolaise n’a soulevé une vague de rumeur telle qu’on a pu le constaté avec la disparition de Marie Misamu. Les réseaux sociaux ont repris à travers photographies et écrits, ce que la rumeur orale ne cessait d’entretenir pendant des nombreuses années à Kinshasa. Sur facebook notamment que n’a-t-on pas lu et vu ? A travers des commentaires, certains utilisateurs Congolais de facebook ont nourri et élargi le mystère autour de certaines fausses informations liées à l’artiste décédée Marie Misamu. D’autres, plus sournois, rajoutaient à la confusion. 
Deux photographies de Marie Misamu publié sur le compte de Jean-Bosco Kindomba, pasteur responsable de l'église "Sang-précieux de Jésus-Christ:Temple du grand roi" CP: DR
Autre temps, autres mœurs réellement. Si il y’a quinze ans en République Démocratique du Congo(RDC), seules les familles avaient la primeur d’annoncer le décès de leur proche, aujourd’hui, plusieurs sont scandalisé, choqué, ému d’apprendre sur facebook la disparition de leurs parents. Sans redouter la crise d’orthographe qui s’en suit. Car à bien regarder sur facebook, nombreux d’utilisateurs se camouflent derrières des messages chiffrés ou codés pour masquer ou cacher leurs lacunes dans la maîtrise de l’orthographe. Conséquence : le langage codifié a entraîné une hausse de locuteurs ignorants, victimes de mauvaise orthographe et cela au risque de durer si l’on n’y prend garde. 
On ignore à quel rythme l’orthographe sera bousculé en RDC. Le changement des règles d’écriture s’est imposé même aux lettrés avec l’avènement des réseaux sociaux et des nouvelles technologies de la communication notamment les GSM ou téléphones portables. Revenons au sujet : « Quand facebook et les autres réseaux sociaux s’en sont pris à Marie Misamu »…l’esprit critique des lecteurs et utilisateurs s’étaient de plus en plus éveillé vis-à-vis de la vie de cette regrettée chanteuse de gospel. On ne savait plus quoi lire et voir beaucoup plus sur facebook, un terrain d’échange où tout est permis, autorisé et où les normes d'éthique n’existent pas. 

Ceux qui tirent la ficelle pour amplifier la rumeur sont nombreux. Ils sont des acteurs. Et les victimes dans ce genre d’histoires sont minoritaires. Adelard Obul Okwess enseigne le journalisme à l’Institut Facultaire des sciences de l’information et de la communication(Ifascic) à Kinshasa capitale de la RDC. Il s’intéresse aux transformations sociales. Les abus ou dérives sur les réseaux sociaux sont un effet de mode, selon Obul Okwess. Nous l’avons rencontré et échangé avec lui sur cette réalité sociale. "La plupart d'utilisateurs sont des acteurs qui alimentent la rumeur sur facebook ou autres réseaux sociaux. Mais le jour où ces acteurs deviendront des victimes, leur comportement va automatiquement changé. Aujourd'hui c'est un effet de mode, de commenter sans retenue  certaines fausses informations comme à l'orale. Cette vague s'arrêtera à coup sûr mais ça prendra bien sûr du temps", a t-il indiqué.
Du vivant, Marie Misamu a été victime de beaucoup de critiques pour son ouverture d'esprit et son caractère sociable CP: DR
Mais que retenir de la chanteuse RDCongolaise de gospel sinon sa performance artistique et physique captivante. Marie Misamu chantait ses angoisses, ses preuves de foi chrétienne, ses doutes ou ses peines. Misamu avec sa voix avait une liberté d’improvisation musicale et aisance scénique remarquable et à la limite truculente. A ses débuts, on la découvrait aux côtés d’un autre chantre décédé, Debaba dans un clip « Seigneur toi qui connait mon âme » qui a retenu de milliers de téléspectateurs en RDC. Les poussées vocales de la chanteuse étaient le fait d’une passion qu’elle a nourrit depuis son jeune âge pour la musique. Au fil des ans, elle a composé avec plusieurs chantres. 
Ce n’était pas facile pour beaucoup de chrétiens ou autres admirateurs de comprendre sa démarche artistique, surtout quand il fallait apprécier son look de scène, ses camisoles renflées ou ses jupes amples. Or ses costumes de scènes délirantes parfois, faisaient d’elle ce qu’elle était. Sa voix grave qu’elle accordait à l’énergie qui l’animait, la rendait authentique. Unique dans ses prestations et compositions, Marie Misamu rendait humain avec son sourire, son jeu scénique. Misamu dans son style musical a réussi à tracé une voix, un chemin. Un parcours professionnel qui s’est arrêté à 42 ans. Marie n’a pas franchie toutes les étapes de son extraordinaire aventure musicale. La mort qui laisse toujours sa confusion devant l’ampleur inattendue de l’événement n’arrêtera point de surprendre…La musique chrétienne en RDC a perdu une chanteuse au charme incontournable, pour qui l’improvisation était inné, presqu’une sinécure.  

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