samedi 13 novembre 2010

RDCongo: Richesse ne rime pas avec potentialités


Zaïna avec les enfants du Sud-Kiv CP: John Ziombo

Je réalise combien le Kivu, le Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est l’objet de convoitise. Lorsqu’on survole le Kivu, le silence inexplicable du Lac Kivu et l’énergie de tourbillons du Lac Tanganyka vous imposent l’émoi, avant même que les montagnes et collines qui s’étendent à perte de vue ne viennent, elles, mobiliser votre enthousiasme.
Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu est une ville dynamique. Malgré les multiples scènes de guerre qu’elle a connue, en dépit de la présence des rebelles Hutus Rwandais (FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) sur les hauts plateaux et montagnes de Kabare, la ville n’a pas perdue tout de même son charme.

Des nouvelles constructions poussent du sol sans arrêt, rivalisant les anciennes bâtisses-héritage de la colonisation-, les routes  serpentent les versants des collines et rendent encore plus admirable et attirante la ville. Le plus drôle, ce que très vite, on aperçoit spontanément, sans effort que l’ombre d’un passé sinistre pèse sur le visage de chaque autochtone. Cette impression, on la palpe -je dirais- avec le doigt. On sent la peur. On la soupçonne même sur chaque passant, surtout du côté des étrangers, les administrateurs des ongs ou des organismes internationaux dont les véhicules roulent toutes les vitres fumées fermées sans s’arrêter sur les places publiques.

 


Le regard inquièt d'un enfant de Kabondozi CP: Zaïna
 Elle pèse encore, l’ombre d’un passé oppressant, même si l'on tente de l’ignorer. A Baraka, dans le territoire de Fizi,à plus de 175 Km de Bukavu, on respire la tristesse mêlée de peur malgré un semblant de paix qui y règne. D'où d’ailleurs le surnom de : « Zone Rouge » conféré à la cité. La motivation n'est pas à chercher loin: les habitants veulent se donner un sentiment de sécurité; ils entendent se protéger contre la hantise de vieux démons; ils désirent en finir avec les fantômes de guerre.

Au nom des alliances politiques

Dans ce coin, un journaliste n'est pas le bienvenu: les autochtones sont hostiles aux caméras, frileux devant le microphone. Dans la rue et au sein des familles, un adulte sur trois est analphabète. A cause des conflits armés, le nombre d’illettrés n’a fait qu’accroître à Fizi-Baraka. Des efforts restent à conjuguer pour relever le niveau de ces citoyens sans voix ni porte-voix. L’issue de secours demeure pour eux, les programmes spécifiques de rattrapage et non l’école traditionnelle. Encore faut-il compter les établissements scolaires qui existent dans le territoire…Or il est difficile pour une nation de s’élever lorsqu’une partie importante de sa population ne sait ni lire et écrire.
On a l’impression que ceux à qui incombent cette responsabilité n'ont pas la vision claire! On a l’impression d’avoir et de voir des stagiaires dans des postes stratégiques de la nation au nom des alliances politiques…Aucune politique n'est clairement énoncée et définie jusqu’ici sur la gestion de nos ressources…aucune ! Ni même sur l’éducation, pourtant socle de tout développement d’un pays.
Les décideurs, les chercheurs et la société civile devraient déjà penser à ce que les Congolais deviendraient dans 10, 15, 30 ans! ils devraient se préoccuper de ntre devenir collectif, afin de se préparer, dès aujourd'hui aux défis de la sous-région des Grands-Lacs, de la region Afrique et du monde. Se préparer à savoir comment gérer durablement nos rivières, lacs et fleuve. Comment sécuriser les frontières à partir d'une armée républicaine à mettre en place sans délai.
Se consacrer un temps de réflexion
Assis sur des mines d’or, de coltan, de diamants, de cuivre, d’or noir, les politiques et autres gestionnaires de la chose publique ont l'infamante tendance à toujours tendre la main vers l'extérieur pour quémander vêtements et nourriture du peuple…alors que la RDC, par la grâce divine, a possède d'énormes potentialités, qui, bien exploitées, la mettraient à l'abris des  besoins primaires. Elle est dotée de l'esentiel pour se développer. Preuve que "richesse ne rime pas nécessairement avec potentialités". Le Japon, par exemple, est développé sans ressources naturelles. Il s'est construit autour de l'intelligence.
A elle seule, la RDC est en mesure de nourrir deux fois la population d'Afrique, soit 2 milliards d'individus. Le paradoxe est frappant lorsque les enquêtes par grappes à indicateurs multiples « MICS-2010 » révèlent qu’une femme sur cinq dont l’âge varie entre 15 et 49 ans souffre de la malnutrition chronique en RDC (référence http://www.childinfo.org/ ). Le plus innacceptable est que, selon les mêmes sources, 46 pourcent des enfants des enfants de cinq ans meurent de la malnutrition chronique dans un pays "gâté" par la nature!
Pourquoi continuer à prôner, chanter ou proclamer que nous sommes riches si nous ne savons pas redistribuer éqitablement toutes les richesses entre les 60 millions de compatriotes? Quelles stratégies élaborer pour adapter certaines mesures administratives au contexte national afin de faire profiter aux populations Congolaises de toutes les ressources du pays? 
Combien de temps faudra t-il patienter encore avant de décreter anti-Congolaise la pratique des inégalités sociales? Voilà des questions auquelles politiques-élites, intellectuels et coutumier devraient consacrer un temps de réflexion.  


Zaïna avec les enfants du village Suima au Sud-Kivu CP: J.Z


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